La découverte d’une très volumineuse lésion carieuse au niveau d’une deuxième molaire mandibulaire chez le jeune adolescent peut être fortuite lors d’un bilan orthodontique ou induite par une symptomatologie douloureuse.
Le contexte d’urgence ne doit alors pas conduire à faire un choix précipité et irréversible de traitement canalaire, dont le résultat serait rendu incertain du fait de l’immaturité radiculaire, voire d’extraction à un âge où il est encore trop tôt pour prédire la mise en place de la dent de sagesse.
Une symptomatologie de pulpite aiguë y compris sévère comme dans l’un des deux cas en pièces-jointes ne justifie pas d’emblée de condamner l’ensemble du tissu pulpaire au niveau d’une dent immature.
Les procédures de coiffage pulpaire direct sont actuellement bien codifiées et permettent d’espérer des résultats au moins aussi bons, si ce n’est meilleurs que les traitements endodontiques classiques dans ces situations*.
Le potentiel de réparation du tissu pulpaire est excellent à condition d’éliminer la partie irréversiblement inflammée du tissu, de maintenir des conditions d’asepsie stricte pendant et après le traitement (digue et obturation étanche) et d’utiliser un matériau de coiffage biocompatible.
La réparation de la plaie sous la forme d’une apposition de tissu dur (pont minéralisé) et de cicatrisation du tissu pulpaire permet en général la poursuite de l’édification radiculaire.
* Tomson PL, Vilela Bastos J, Jacimovic J, Jakovljevic A, Pulikkotil SJ, Nagendrababu V. Effectiveness of pulpotomy compared with root canal treatment in managing non-traumatic pulpitis associated with spontaneous pain: A systematic review and meta-analysis.
Int Endod J. 2022